|
Émigrations de personnes du canton à Carrières sur Seine Apparition chronologique des patronymes Depuis la tenue des registres paroissiaux datant de 1619, il faut attendre 1829 pour trouver la mention de MIGNON Jean Aimable, originaire de l’Yonne. L’émigration reprend et s’intensifie sur une période relativement courte (1847-1861) avec l’apparition de BRONISKY (1847), LUCAND (1851), VALTAT (1854), VALTAT (1855), ROBERT et GEORGES (1856), MILLOT et POUPÉE (1858), BAUDON (1859), et CHARTRAIRE (1861). Origines géographiques Pour ces onze bourguignons qui s’installent à Carrières-sur-Seine, (Carrières-Saint-Denis à cette époque), les villages d’origine sont au nombre de six. Bussières : patronymes GEORGES, LUCAND, ROBERT et VALTAT. Magny : MILLOT Plessis-Saint-Jean : MIGNON Quarré les Tombes : BAUDON Saint Brancher : CHARTRAIRE et POUPÉE Tonnerre : BRONISKY A l’exception de Tonnerre et Plessis St Jean, toutes les autres communes sont au Sud d’Avallon et distantes d’une dizaine de kilomètres entre elles. Métiers On recense trois métiers différents : maréchal-ferrant (Mignon), coiffeur-parfumeur (Bronisky), carrier ou ouvrier carrière pour tous les autres. Ces carriers viennent tous de la même région Magny et canton de Quarré. La venue de ces émigrés est liée au plein essor des moyens de transport et à une activité certainement très soutenue de l’extraction de la pierre en région parisienne (promesse de salaire plus importants qu’en province). Intégration dans la commune On observe tout d’abord une intégration par le mariage avec des jeunes filles issues des plus anciennes familles de la commune : BALLANGNY, JOSQUIN, MANDRIN, SARRAZIN, et SUZANNE. Cela suppose bien évidemment que leur présence à Carrières soit antérieure à la date du mariage. Le deuxième élément semble être dû à leurs origines communes et à leurs éventuels liens de parenté. Dans ces petits villages de l’Avallonnais, on devait savoir que le cousin ou le voisin avait trouvé un emploi stable en région parisienne et qu’il devait représenter une antenne potentielle d’accueil. C’est ainsi que l’on trouve chronologiquement : 3.11.1851, mariage de Etienne LUCAND, carrier 21 ans avec Bertine SARRAZIN, vigneronne, 24 ans 2.4.1854 : naissance de Eugénie VALTAT, fille de Philippe (carrier, âgé de 40 ans) et de Clémentine BERTIN, native de Paris. Ce couple semble avoir vécu quelques années à Vitry-sur-Seine puisqu’en 1856, leur fils Adrien Philippe, né en 1847 à Vitre sur Seine décède à l’âge de 9 ans. 10.11.1855, mariage de Philippe VALTAT, carrier, 33 ans, avec Rosalie Françoise CHENOUX, journalière, 23 ans, native de Meurthe et Moselle. Parmi les témoins, Philippe VALTAT (frère) ; Etienne LUCAND (carrier, ami) et Jean Louis DARRE (aubergiste, ami des époux) Vers 1856, Edme GEORGES carrier 40 ans et sa femme Jeanne HENAULT s’installent à Carrières avec leurs enfants après avoir vécu à Vitry-sur-Seine (leur fille Louise Aimée Anna y est née le 5.5.1845). 21.6.1856 : mariage de Nicolas ROBERT, carrier 35 ans, avec Elisabeth CHENOUX, journalière 23 ans de Meurthe et Moselle (témoins Edme GEORGES, carrier, 40 ans son cousin et Philippe VALTAT, carrier, 33 ans, beau-frère) 2.6.1858, mariage de Vincent MILLOT, carrier, 32 ans, avec Scholastique SARRAZIN, vigneronne, 26 ans (témoin Jean Louis DARRE, aubergiste 42 ans). 15.5.1858, mariage de Andoche POUPÉE, carrier, 27 ans avec Silville Octavie BALLAGNY, vigneronne, 20 ans (témoins : Edme GEORGES, carrier, ami et Jean Aimable MIGNON, maréchal-ferrant 5 ans, oncle de l’épouse). 7.3.1859, mariage de Marie Jean BAUDON, carrier, 27 ans, avec Julie SUZANNE, vigneronne, 23 ans (témoin Edme GEORGES, carrier, 43 ans, ami). 26.1.1861, mariage de Lazare Henri CHARTRAIRE, carrier, 24 ans, avec Eléonore Florine QUENOLLE 15 ans. Remarques générales Bussières semble être le foyer initial de la vague d’émigration qui a conduit neuf Bourguignons dans la commune de Carrières sur Seine, Etienne LUCAND en étant vraisemblablement l’initiateur. Certains d’entre eux ont fait étape à Vitry-sur-Seine situé sur le trajet Avallon-Paris, où existaient de nombreuses carrières. En 1858, Jean Louis GEORGES, carrier, frère cadet d’Edme, demeurait dans cette ville. Deux témoins particuliers Jean Louis DARRE, aubergiste, ami de tous les émigrants et Edme GEORGES, un des plus vieux carriers icaunais. Il semble donc que l’auberge de Jean Louis DARRE ait été la seule à accueillir une population de journaliers, ouvriers, carriers, alors que celle de Jean Charles GAUDRONT privilégiait une clientèle plus locale. La présence d’Edme GEORGES laisse supposer que son statut de doyen, son expérience professionnelle et/ou son niveau d’instruction étaient largement reconnus et appréciés de tous. Source : Revue STEMMA, cahier n° 82, 2ème trimestre 1999, du cercle d’études généalogiques et héraldiques de l’Ile de France 46 route de Croissy 78110 LE VESINET
| site
réalisé par | plan du site
| © Mémoires Vivantes 2001-2024
|