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C'était autrefois un usage très répandu que l'érection de croix (en bois, en pierre, en fer) sur les chemins et mêmes dans les champs. Elles étaient plantées tantôt dans un sentiment de piété seulement, tantôt en souvenir d'un événement public ou d'un accident particulier. Suivant l'abbé Mathieu, ancien chanoine de la Cathédrale de Langres, elles avaient de plus, jadis, un but d'humanité. "Dans ce siècle malheureux, dit cet abbé en parlant du Xème siècle, l'ignorance était si grande et les mœurs d'une barbarie si révoltante, qu'on ne trouva pas de moyen plus propre à en arrêter les progrès que de multiplier les croix dans les champs et sur les grands chemins pour servir d'asile aux malheureux paysans. On voyait des nobles qui, pour charmer leur ennui et pour exercer un courage brutal, couraient à toute bride sur les cultivateurs comme sur des bêtes fauves. Mais si ces infortunés pouvaient atteindre le signe sacré du salut, la férocité de leurs bourreaux expirait à ce terme, dans la crainte des vengeances divines." Source : Les usages, croyances, traditions, superstitions de l’Yonne (Charles Moiset 1888
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