Fête des Brandons


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Le Chêne de la Peur
La légende de Saint Georges

SORCELLERIE
Mariage

La fête des brandons se situait le premier dimanche de Carême.

Autrefois, il y a déjà bien longtemps, il était d’usage, le soir du premier dimanche de carême, de se livrer à une cérémonie appelée la "Fête des brandons". La foule nombreuse parcourait la campagne en dansant et portant des brandons (de l’allemand brand, embrasement), sorte de torches faites avec de la paille tortillée. Cette procession aux flambeaux avait pour effet, disait-on, de chasser le mauvais air des terres, de détruire les taupes, les mulots et les mauvaises herbes. C’étaient, en somme, les restes des anciennes fêtes de purification (Februales, Lupercales, etc…) qui célébrait vers cette époque le paganisme. On sait, du reste, que le mois de février (februarius), tire son nom du mot februare (purifier).

Aujourd’hui (vers 1880), dans nos contrées, la fête des Brandons est surtout une source de réjouissances. On y danse un peu, on y mange beaucoup. Les principales variantes qu’on rencontre dans sa célébration consistent dans la qualité des amphitryons et dans la nature des mets. Selon les pays, les réfections sont données, ou par les mariés de l’année, ou par les nouveaux habitants du lieu, ou par des personnes qui ont changé d’habitation, ou bien par ceux qui ont fait nouvellement construire, parfois même par les uns et les autres indistinctement. Sur l’invitation qui leur en est adressée par des feux allumés devant leurs demeures, par l’inscription sur leurs portes du mot : « Pâté », par la figuration d’un gril orné d’un hareng saur, les corvéables du brandon offrent beignets, galettes, riz, pois frits, haricots cuits et vin. Tous ces régals s’appelaient grolée, galottes, guernolée, boêtes, garguche.

A Quarré les Tombes, on allume des feux appelés « bourdes » (de borde, qui signifiait autrefois une maisonnette, une petite ferme. Ce mot semble venir de l’analogie qu’avaient ces feux de bourrées et de paille avec ceux qu’on employait dans la borde du paysan). 

Au milieu de ces bourdes, on a planté une perche ornée d’un bouquet et d’un ruban. Les jeunes gens dansent autour en tenant à la main une poignée de gui enflammé. Quand la flamme atteint à la hauteur du bouquet, le plus hardi s’élance et arrache la perche, qui est portée au dernier marié de la Commune. Celui-ci donne une bonne main aux jeunes gens qui promènent ensuite le bouquet dans le pays en quêtant. Cet usage s’étend à une grande partie du Morvan.

Source : Les usages, croyances, traditions, superstitions de l’Yonne (Charles Moiset 1888)



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