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Saint-Germain-des-Champs, Sanctus Germanus de Campis, est, par son importance, la troisième commune du canton. Elle renferme une population de treize cent cinquante habitants, connus par leur esprit religieux. On y trouve un bon nombre de hameaux, tels que : Marcheseuil, Les Gathies, La Ronce, Chezelle, Railly, Montigny, L’Etang, Villaine, Lautreville, Ruissotte, Vaupitre, Le Meix, Montmardelin et La Grange-du-Bois, qui formaient jadis autant de fiefs. Son territoire, rocheux, au sud, est séparé du département de la Nièvre par la Cure, qui coule au fond d’une pittoresque vallée. Il occupe une surface de trois mille cinq cent quatre vingt douze hectares, dont le quart environ est boisé. La route de Quarré à Vézelay le traverse de l’est à l’ouest. Elle suit, à peu près, le tracé d’une ancienne voie romaine, venant d’Autun. Dans le bois des Chagnats, à l’ouest, sont les ruines d’une antique villa, de grande importance, que le comte de Chastellux fit fouiller, en 1838. Le déblai mit bientôt au jour des tuiles à rebords, des débris de vases, de marbre, des médailles, une salle de bains, ornée de peintures à fresques, et enfin une superbe mosaïque, que l’on admire au château de Chastellux. On découvrit, en même temps, plus de vingt squelettes, dont l’un tenait encore à la main un tronçon d’arme. Nul doute que ces hommes n’aient péri, au cinquième siècle, en se défendant avec vigueur contre une de ces hordes de barbares qui ravagèrent alors les Gaules . Des fondements de murs, dont quelques-uns s’élèvent au-dessus du sol, montrent encore la distribution des appartements de l’antique château des Chagnats. La paroisse de Saint-Germain, jadis du diocèse d’Autun, avait, dès le commencement du douzième siècle, un prêtre, sous le titre de chapelain, attaché à sa desserte. C’est ainsi que Hugues souscrivit, en 1147, l’acte par lequel Artaud de Chastellux donnait à l’abbaye de Régny usage et pacage dans ses bois d’entre la Cure et le Cousin (1). Le grand dîme de Saint-Germain fut abandonné à cette abbaye, en 1214, par Hugues III de Lormes, seigneur féodal de la paroisse. Ce droit passa sans doute, plus tard, à celle de Cure, puisque nous voyons ce monastère affermer, au dernier siècle, les dîmes de la paroisse une somme de cinq cent soixante livres à des particuliers. Le chef-lieu est agréablement situé sur un plateau découvert et traversé par la route de Quarré à Vézelay et par le chemin de Marigny-l’Eglise à Avallon, Il tire son nom du grand évêque auquel son église, est dédiée, et son surnom de sa position au milieu des terres. Au centre, s’élève l’édifice sacré, dont la blanche tour fixe tout d’abord les regards. La nef et le clocher qui la sépare du chœur, sont de la fin du douzième siècle, . Plus jeune de quatre cents ans, le chœur, terminé par un large pignon, est voûté à nervures prismatiques ; il date de la renaissance. Les bas-côtés ont été ajoutés, en 1843, sous le curé Clavel et le maire Philippe Barbier (2). En 1667, les quatre autels de cette église étaient dédiés à saint Germain, à Notre Dame, à Saint Jean-Baptiste et à saint Franchy. Il n’y avait pas de sacristie, et le cimetière n’était pas clos, aussi les bêtes en faisaient leur pâture, les marchands leur lieu d’étalage, et les joueurs le théatre de leurs amusements. Pierre Donet, prêtre irascible, le profana par suite d’un coup d’épée porté à un de ses paroissiens (3). On trouve à Saint-Germain une belle maison d’école, bâtie en 1859, et un petit couvent, composé de trois sœurs de la Providence de Ligny-le-Châtel. Il fut fondé par l’abbé Francois-Léger Culin, aidé des secours de Frédéric Dornau, des familles de Chastellux et de Lautreville. La donation en fut faite, le 13 octobre 1860, à la commune à condition d’y entretenir des religieuses. Dans le cas contraire, la proprièté passe de droit à la fabrique. Cet établissement, construit en forme de châlet suisse, près de la route d’Avallon, a coûté, non compris les charrois, une somme de neuf mille francs. Au treizième siècle, la paroisse de Saint-Germain était une dépendance de la seigneurie de Lormes, et, au quatorzième, de la châtellenie de Château-Chinon. Elle fut annexée à la baronnie de Chastellux, au quinzième, et servit de cinquième clocher lors de l’érection de cette dernière en comté, en 1621. Sous la féodalité, elle se divisait en plusieurs fiefs, dont nous allons parler. Marcheseuil, vulgairement Marchesu, à la sortie du bourg, à l’ouest, était une seigneurie, en toute justice, mouvante du comté de Château-Chinon et qui comprenait le bourg, en partie. L’ancien château était situé à l’entrée du bois Gauvin, où l’on voit encore les fossés. Elle appartenait, en 1295, à Geoffroy Gauvin, dont le bois ci dessus rappelle le souvenir. Il la laissa à Perrinet, Robert, Jean et Marien, ses enfants. Lambert de Marcheseuil en fit aveu, en 1491. Charles de La Porte, écuyer, et Péronne, sa sœur, femme de François David, vendirent cette terre, en 1567, à Louis de Chastellux. L’autre partie du bourg était tenue en fief, en 1324, par Gauthier de Savoisy, chevalier, seigneur du lieu et de Saint-André-en-Morvand. Ses fils, Jean et Guyot, s’étant fait le partage de ses biens, neuf ans après, le premier eut la ville et tout le parochiage de Saint-Germain, consistant en prés, terres, bois, hommes et femmes serfs, justice et seigneurie ; il les vendit, en 1344, à Huguenin du Meix, qui les unit à la terre de ce nom. Claude de Chastellux, qui avait acquis Saint-Germain et Le Meix de Geoffroy de Verseau, fit aveu, en 1420, à Château-Chinon, pour le premier. Anne de Montafié, comtesse douairière de cette ville, ayant fait renouveler le terrier de sa seigneurie, en 1617, porta Saint-Germain somme mouvant de son fief. Alors Hercule de Chastellux lui intenta un procès, qui fut jugé contre lui, après soixante ans de débats. (1) Ses successeurs connus sont : Jean Moret, 1408 ; Didier Chevillotte, 1535 ; Pierre Doré, 1575 ; Barthélemi Delay, 1591 ; Pierre Bargeot, 1609 ; Pierre Vincent, 1620 ; Jean Morizot, 1623 ; Pierre Marion, 1629 ; Merle, id ; Amaury, 1632 ; Jean Forest, 1641 ; Pierre Donet, natif de Saulieu, homme violent et peu réglé dans ses mœurs, 1654 ; Eugène Colas, 1669 ; Bardeau, 1695 ; Léonard Bouquin, 1703 ; Jean Rousseau, 1723 ; Paul-Charles Bertier, 1734 ; Legrand, 1744 ; Belot, 1745 ; Pierre Marquet, 1748 ; Maurice Anginot, 1773 ; Ogliostro, intrus, 1791 ; Philippe Hollier, ancien Chanoine, 1792 ; Fabier, 1804 ; Georges Nicolle, 1825 ; Jean-Louis Cavel, 1831 ; François-Léger Culin, 1844. (2) Procès-verbal de visite, Autun. (3) On se propose de rebâtir et d’agrandir le chœur. Source : JF BAUDIAU
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