La Réorganisation


L'ASSOCIATION
Rapports d'activités
Conseil d'admininistration
Bulletin d'adhésion

DIVERS
Liens utiles
Boutique de l'association - Livres
Bon de commande de livres
Mentions légales
Contact

L’OCCUPATION hitlérienne et la RÉSISTANCE dans l’Yonne 

Résistance : la réorganisation

« Gaston », a été nommé nouveau responsable de la résistance en décembre 1941. Le 1er ou 2 Février, il est arrêté et se met à table. Il s’ensuit un quasi démantèlement de la résistance avec arrestations, exécutions, etc…Gaston n’avait pas fait de détail, toute la résistance de la région est décapitée. Marcel Mugnier est chargé de la reconstituer.

« « Marcel Mugnier alias Albert, né au Creusot en 1906 était résistant exemplaire, dont le courage et l’héroïsme n’avait d’égal que la modestie. D’octobre 1940 à Septembre 1941 il anime le groupe O.S. de Nanterre, puis le Front National et organise dans son secteur les manifestations patriotes du 14 juillet 1941. Il participe à des sabotages d’usine de guerre. La découverte d’un dépôt clandestin d’explosifs met les policiers français sur ses traces. Il leur échappe mais sera pour cela condamné à mort par contumace en février 1942. Sa tête étant mise à prix , il est muté dans l’Yonne en mai.

C’est cet homme extraordinaire qui, nommé chef départemental du Front National, vient dans l’Yonne dans des conditions dramatiques avec mission de réanimer la Résistance locale. Il est physiquement déprimé et d’une maigreur terrible sous ses bleus de travail. Quand il arrive, par ses premiers contacts décevants, il se rend du climat de peur qui règne chez certains militants. C’est pour lui une période difficile. Il doit passer la première nuit sur les bords du canal de Bourgogne, son « passe » un fragment de carte postale à la main.

Il se rend à Saint Léger Vauban chez Maria Valtat que, sans doute par reconnaissance pour ses soins, « Gaston » n’a pas dénoncée. Maria indique à Marcel Mugnier l’adresse de Blanche Roulot à Auxerre. Celle ci lui conseille de prendre contact avec Robert Loffroy. S’étant rendu à la Fourchotte au domicile de René Froissart, c’est un de ses fils, Jean, qui organise l’entrevue. On est alors à la mi-juin 42. Le rendez-vous fut fixé sur les bords de la nationale 6, à la sortie de Joigny près d’une carrière de roseaux. Marcel Mugnier avait enfin la liaison avec la seule organisation pratiquement existante : celle des jeunesses. Par Loffroy il prend contact avec Charles Dupuis de Champvallon qui accepte de l’héberger lors de ses passages. Charles Dupuis et sa sœur Charlotte possédaient, nous l’avons déjà dit, un des plus importants dépôt d’armes de la région. A partir de 1941, un groupe de jeunes résistants parisiens se ravitaillait en armes à la ferme Depuis. Ils avaient pris l’apparence de campeurs pour assurer la liaison et tout se passait bien.

Marcel Mugnier, alias « Albert » qui évitait le contact avec les FTP parisiens par mesure de sécurité, avait commencé son patient travail de réorganisation. Il s’appuya en premier lieu sur l’organisation des jeunesses. Son contact avec Robert Loffroy était très étroit. Ils se rencontraient plusieurs fois par semaine à Guerchy chez Norbert Houdot, père de Pierre.

Dans la tourmente, des îlots de résistance avaient été épargnés. C’était le cas du secteur de l’Avallonnais. Là, avec l’appui de Mugnier, Maria Valtat forme un groupe qui préfigure les FTP comprenant Armand Simonnot (Théo), Jean Couhault, Charles Ravereau, René Rimbert, Luc Poupée….

Marcel Mugnier avait fait en cinq mois un travail considérable de réorganisation. Plus de 40 points de chute avaient été établis ou rétablis dans les divers secteurs de l’Yonne. De là partaient les mots d’ordre et rayonnait l’action des divers groupes….

Dans le Bas-Morvan, Mme Sicre à Avallon était le point de relais en direction de Quarré les Tombes où s’était installé la famille Sylvère. On continuait la récupération des armes et des munitions abandonnées dans les forêts du Morvan en 1940. Les armes étaient stockées puis dirigées sur Paris par une chaîne organisée. Elles furent utilisées par des FTP parisiens.

A Saint-Léger-Vauban, Maria Valtat et Armand Simonnot contrôlaient un groupe de républicains espagnols qui aidaient à récupérer les stocks d’armes sur les indications d’un garde-forestier. Ceux qui avaient combattu le fascisme hitlérien en Espagne prolongeaient leur lutte en manifestant leur solidarité à la Résistance française.

Le 15 Mai 1941, le Front National de lutte pour l’indépendance (le FN) était créé et il s’organisait un peu partout. 

Après la visite d’Albert Maria Valtat aidée de Berthe Gilbert (Betty) fonde le premier noyau du FN dans l’Avallonnais d’abord à Saint Léger Vauban avec les familles Ravereau et Jean Rimbert (catholiques pratiquants), la famille Couhault de Saint-Aubin (Saint-Brancher). A Avallon, Betty prend contact avec Henri Cretté commerçant ex-PSF du colonel de La Roque et la famille Santigny hôtel-restaurant ; puis c’est Marcel Maugé de Saint-Agnan qui, sollicité par Maria, organisera le FN à Saulieu et à Saint Brisson. A Clamecy c’est Robert Bucheron, secrétaire de mairie. Sur Vézelay, c’est le groupe Octvave Baron-Marcel Hérissé…

Vers avril 1942 naquirent sur le plan national les Francs Tireurs et Partisans Français (FTPF, de la fusion de plusieurs organisations créées par le parti communiste français….Germain ( François Grillot) est nommé commandant des FTPF de l’Yonne. Marcel Asmus (Dupré) présente Théo (Armand Simonnot) à Germain. Théo est un familier du fusil. Ce grand gaillard va mettre sa puissance, son courage, sa connaissance du terrain au service des FTP et de la Résistance eng énéral. Germain donne son pistolet automatiques à Théo puis un numéro matricule (Armand Simonnot , à la fin de la guerre, sera cité à l’ordre du régiment pour ses exploits et comme premier soldat FTPF de l’Yonne).

Source : L’occupation hitlérienne et la résistance dans l’Yonne (Robert BAILLY)





| site réalisé par | plan du site | © Mémoires Vivantes 2001-2024