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L’OCCUPATION hitlérienne et la RÉSISTANCE dans l’Yonne L’organisation de la résistance dans le canton de Quarré « La région de l’Avallonnais qui se rattache au Morvan va connaître une activité résistante très importante. Pour lors nous n’en sommes qu’au stage préparatoire. C’est d’abord Armand Simonnot qui, nous l’avons vu, se préoccupe de la constitution de dépôts d’armes et de munitions. Une importante réserve est constituée dans une maison inhabitée éloignée de tous les chemins : au moulin Lardot. Mais trop de monde était au courant et une nuit, le dépôt est transféré à 6 kms de là. C’est Maria Valtat qui, bien que très repérée, organise son groupe à Saint Léger Vauban avec le soutien du paysan en résidence surveillée dans sa ferme de Saint-Aubin : Jean Couhault, de l’institutrice révoquée Eugénie Simon et de Betty Gilbert de Quarré. Arrivée du Tarn et Garonne étant repérée à Toulouse, la famille Sylvère échoue en Octobre 1940, rue de l’Étang à Quarré les Tombes. Sylvère, ce petit Toinou fils d’une famille auvergnate très pauvre, devenu ingénieur par sa soif de savoir et une terrible volonté, achète des coupes en Forêt au Duc et se lance dans la fabrication de charbon de bois pour gazogènes. Ne connaissant rien dans l’exploitation forestière, il embauche Abel Gilbert comme contremaître et sa femme Betty déjà nommée. Jusqu’en avril 41, le ménage Gilbert est très réservé vis à vis de Toinou qui travaille pour les Allemands. Mais le 15 avril arrive la fille ainée Ginette Sylvère, ayant l’âge de Betty, très sympathique, qui vient de perdre son mari, le fils du sénateur de l’Yonne Hamelin tué en combat en Juin 40. Entre Betty et Ginette le courant passe et celle ci lui dit soudain : "Je sais que nous pouvons nous entendre parfaitement. Mon père est ici pour préparer la lutte contre l’occupant, celle que vous menez déjà." Effectivement les Sylvère et leurs amis travailleront en ce sens, accueillant et employant dans l’exploitation ceux qui en avaient besoin. Les époux Bigé tenant le bureau de tabac de Quarré avaient mis leur premier étage à la disposition de la résistance. Des lits avaient été disposés pour les clandestins de passage à qui on procurait les papiers nécessaires avant qu’ils soient placés chez Toinou ou ailleurs. Jusqu’en avril 43, date où les Sylvère durent partir échappant de peu à la Gestapo, l’exploitation de Toinou fut un foyer actif de la Résistance qui non seulement accueillit les patriotes pourchassés mais fournit des armes aux Francs Tireurs parisiens. Source : L’occupation hitlérienne et la résistance dans l’Yonne (Robert BAILLY)
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