Résistance - Antoine Sylvère


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L’OCCUPATION hitlérienne et la RÉSISTANCE dans l’Yonne

La résistance dans le canton de Quarré les Tombes 

Antoine SYLVERE dit TOINOU

« La guerre avait multiplié dans le Morvan les chantiers forestiers de fabrication de charbon de bois pour les gazogènes qui équipaient des véhicules de plus en plus nombreux. Plusieurs de ces chantiers devinrent de véritables pépinières de maquisards. L’organisation datait de 1941 avec le concours du PCF. De petites officines fonctionnaient dans la région parisienne pour enrôler des ouvriers forestiers dans les bois du Morvan et les soustraire de cette manière aux recherches. On allait ainsi s’enrichir d’hommes de valeur.

La famille Sylvère avait dès 1940 pris à son compte une exploitation forestière près de Quarré-les-Tombes.

Homme extraordinaire qu’Antoine Sylvère dit Toinou né le 4 mai 1888 à Ambert (Puy de Dôme) d’une famille auvergnate très pauvre. A 17 ans suite à une infraction au détriment de la poste, il s’engage deux ans dans la Légion Étrangère, revient, est acquitté de son délit. Sa soif de connaissances lui permet, avec quelques appuis, de devenir ingénieur. En 1912 il se marie avec Suzanne Rigaud fille d’une patronne d’usine « chaux et ciment » à Clermont-Ferrand. Deux enfants vont naître avant la grande tourmente : une fille Ginette (1913) et un garçon Jean (1914). Mobilisé en août 1914, il part agent de liaison et revient officier. Après la guerre, il dirige plusieurs usines dans la région de Cambrai. Ses projets de coopératives étaient trop en avance sur son temps et il démissionne. Deux autres enfants naissent : une fille : Jany et un fils : Jean Sylvestre. Une petite espagnole Rosita sera même adoptée après la terrible guerre d’Espagne qui le marque profondément.

Donc en octobre 1940, Antoine Sylvère décide l’achat d’une coupe de bois pour se lancer dans l’exploitation forestière et la fabrication du charbon de bois. Avec ses employés qui sont tous des résistants il forme un groupe. Il parvient à établir la liaison avec Londres dès 1942 et va obtenir le premier parachutage dans le nord du Morvan qui paradoxalement est destiné au F.N et aux FTP de Paris.

Antoine Sylvère avait entrepris de 1936 à 1938 le récit de sa terrible jeunesse. Ce récit à la fois poignant, plein d’humour, de tendresse ne parut qu’en 1980 sous le titre de « Toinou » (éditions Plon). Œuvre profonde et puissante qui devait avoir une suite. Les circonstances de la vie n’ont pas permis à ce grand écrivain en puissance de réaliser entièrement son projet. Quel dommage ! Son dernier manuscrit, le Légionnaire Flutsch parut en 1983 (Edit Plon).

L’action résistante dans l’Yonne d’Antoine Sylvère, cet autodidacte qui fit du petit Toinou, être de faim, de misère et soufre-douleur, un ingénieur, un écrivain, un officier FTP chef du bataillon FFI du Tarn et Garonne puis un grand-père qui ira jusqu’à apprendre le latin à 63 ans pour aider sa petite fille dans ses études, s’arrêtera en avril 1943 date où, traqué, il doit quitter le département.

C’est en fin d’année 1941 que Lionel (Jean Longhi) et Camille (Paul Bernard) s’installent au Moulin Simonneau. Présentés à Toinou, ils devinrent des camarades de combat ».

Nous retrouverons Antoine Sylvère dans d’autres épisodes de la résistance dans le canton de Quarré les Tombes.

Source : L’occupation hitlérienne et la résistance dans l’Yonne (Robert BAILLY)





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