Sous
les Ducs de Bourgogne, Chastellux faisait partie du bailliage d’Avallon ;
du grenier à sel.
« « Castrum
Luci , paroisse, vocable St-Germain d’Auxerre, jadis annexe
de St-André-en-Morvan, érigée en cure, dont Lazare Bocquillot fut le
premier curé en 1677 ; patron, le seigneur, archiprêtré d’Avallon ;
décimateur, le curé. Il est parlé de cette église dans une bulle
d’Alexandre III en 1174.
Mausolée
de Louis de Chastellux, chevalier des Ordres, gouverneur de la
citadelle de Metz, mort en 1580. Près de la chaire repose le cœur de César-Pierre
de Chastellux, tué d’un coup de canon à la bataille de Norlingue,
1645.
Dans
la chapelle castrale sont les cœurs d’Olivier de Chastellux, 1617,
auquel Henri IV donna, pour récompense de ses services, en 1589, les
fonds et revenus de l’abbaye de Rigny, vacante par la rébellion du
titulaire.
N.
Morizot, curé de Quarré, devait l’administrer jusqu’à ce que le
fils d’Olivier fût en âge ; de Marguerite d’Amboise sa femme,
d’Hercule de Chastellux ; de Catherine de Chastellux, baronne de
Joux ; de Georges de Chastellux, chevalier de Malte.
Chapelle
de N.D du Pont, construite en 1643, détruite et transférée en celle
du château. Il a donné le nom à des seigneurs aussi anciens que
distingués.
Artaud
de Chastellux, bienfaiteur de Rigny en 1131 ; Artaud II fonda les
Cordeliers de Vézelay en 1232, et se croisa avec St Louis. Jean fit du
bien à l’abbaye de Lure ; un autre fonda celle de Cure. Georges,
amiral de France en 1420, gît en la cathédrale d’Auxerre, ainsi que
Claude, maréchal de France, mort en 1453.
Ayant
gagné la bataille de Crevan (Cravant) en 1423, il rendit cette
ville à l’église d’Auxerre ; en reconnaissance, le Chapitre
accorda à l’aîné de cette illustre maison un canonicat avec les
fruits, dont il prend possession, botté, éperonné.
Quand
César de Chastellux prit possession en présence de Louis XIV,
les seigneurs de sa suite plaisantaient sur la bigarrure de son
habillement : Ne badinez pas, leur dit le roi, il n’est
aucun de vous qui ne doit se faire honneur d’un pareil titre.
Gaillaume-Antoine,
brigadier des armées du roi, et le dernier qui ait pris possession de
ce canonicat en 1732, mort à Perpignan dont il était commandant en
1742, laissant de Claire-Thérèse d’Aguesseau, fille du chancelier, César-François,
mort en 1749 ; son fils, Henri-Georges-César, est comte de
Chastellux ; le premier de ses frères est comte de Roussillon ;
le second, le chevalier de Chastellux, de l’Académie française,
auteur de la Félicité publique (1772), ouvrage très
estimable, plein de connaissances, de vues et d’esprit.
Ces
seigneurs ont leur sépulture à Vézelay, chez les Cordeliers, à Cure
dont ils ont fondé l’abbaye, en la collégiale d’Avallon, en la
cathédrale d’Auxerre, à Quarré les Tombes et à Chastellux.
Le
château, sur un rocher, au pied duquel coule la rivière de Cure, est
ancien. Il s’y tint en 1146 une grande assemblée de barons de
Bourgogne, de quelques évêques et abbés, selon la chronique de
St-Pierre-le-Vif de Sens ; le portail d’entrée est de 1551 ;
le corps de logis fut rebâti en 1612. La grand’salle, fait par Judith
de Barillon, femme de César-Philippe en 1696, est décorée de quatorze
grands tableaux de famille, dont le premier est Jean, fils d’Aubert,
mort en 1270.
Cette
terre, érigée en comté en 1624, de 5 lieues de long sur 3 de large,
comprend seize grandes fermes, cinq moulins, trois pressoirs à huile,
un four à chaux, une tuilerie, cinq grands étangs, douze petits, et 3.180 arpents de bois ; un tiers est régi par la Coutume du
Nivernais, les deux autres par celle du duché. Plusieurs fiefs relèvent
de ce comté, tels que le Vaux, Island, Visigneux, Champignon , etc.
.
Bailliage
seigneurial qui relève nuement au Parlement de Dijon pour ce qui est de
la Bourgogne, et à celui de Paris pour ce qui est du Nivernais, à
l’exception des cas royaux et de la chancellerie, tant au civil
qu’au criminel, qui sont réservés spécialement au bailliage d’Avallon
où les registres viennent tous les ans se renouveler. La justice est
administrée au village du Pont de Chastellux. Plusieurs notaires
authentiques, quatre procureurs postulants et sergents seigneuriaux.
Grand’route
d’Avallon à Lorme, percée en 1766 sous l’élection du marquis de
Chastellux. Ces seigneurs, vicomtes d’Avallon depuis 600 ans, avaient
leur hôtel en cette ville, appelée encore le Petit Chastellux,
devant St-Pierre, outre le chastel de la vicomté.
La
paroisse, fort étendue, renferme sept hameaux, dont quatre en
Bourgogne, le reste en Nivernais, et quatre métairies ; en tout 65
feux, 300 communiants ; pont de la Cure qui flotte le bois du
Morvan. A deux lieues et demie d’Avallon, de la recette et subdélégation,
trois lieues de Vézelay, vingt-deux lieues de Dijon.
Source :
Description générale et particulière du Duché de Bourgogne (Courtépée)
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